1. D’ORDRE ECONOMIQUE
A Buvilly en particulier, il existait en 1457 au moins deux fours, l’un au duc et l’autre au prieur de l’église de Vaux, tout homme du duc qui cuirait dans un autre four que le sien se verrait infliger une amende de 60 sols ; par ailleurs, interdiction est faite à quiconque de construire un autre four sans le consentement du duc de Bourgogne, sous peine de 60 sols d’amende et de démolition.
A Buvilly, pour chaque quartal de froment qui se cuisait au four seigneurial, les habitants devaient payer une redevance en nature qui jusqu’en 1457, était "un petit blanc". A partir de cette date, les comtes remettaient perpétuellement pour eux et leurs successeurs par accensement "led four (du duc pour) douze livres estevenantes de cense..." à payer selon 2 échéances :
- 6 livres au terme de Notre Dame de Mars
- 6 livres à la fête de Saint Etienne d’Août
à Jehan de Vurry au milieu du XVème siècle).
Ici on peut remarquer une simplification de la gestion du four qui s’est opérée au détriment de la réserve ducale comme d’ailleurs, à Chazault où la population doit 6 sous de cens par four, et aux Planches où cette redevance annuelle est en nature et s’élève à 6 quartaux de froment.
Auparavant, le duc affermait ses fours et renouvelait chaque année ses contrats. Dans ce cas-là, c’est à lui que revenait l’entretien de ces bâtiments, à charge aux habitants de transporter par corvée, du moins dans la châtellenie de Poligny, le bois qu’on y employait.
Au contraire, lorsqu’un bail perpétuel avait été conclu entre le duc et la population d’un village, c’est celle-ci qui devait garantir du bon état de fonctionnement du four qu’elle avait ascensé, par exemple accensement en 1457 par Jehan de Vurry, trésorier pour les buvillois pour 12 livres estevenantes (4), 9 livres en 1777 à M. THIEBAUD fermier de l’abbé de Baume.
Par conséquent, les buvillois devaient maintenir, depuis le 15ème siècle, le four "en bon et suffisant état d’édifice tant de maçonnerie, charpenterie, treulée, lave que autres choses y nécessaires" ainsi de "fournir le bois pour chauffer ledit four". C’est peut-être dans cette clause que réside pour le duc le plus grand avantage de ces baux. En effet, ces constructions exigeaient de fréquentes et souvent fort coûteuses réparations (5).
Je crois avoir reconnu que le four démonté par M. Sommer Raymond au XXème siècle, était celui du seigneur. Ainsi cette bâtisse était encore jusqu’au jour de son démantèlement en copropriété. A l’exception de M. Sommer Raymond et Mme Ramboz Blanche, les copropriétaires devaient faire cuire leur pain durant un jour fixé de la semaine. De plus, ce bâtiment recouvert de tuiles était plus grand que celui recouvert de lave de M. Guillemet.
Pour mieux défendre ses intérêts, le seigneur employait des gardes appelés suivant le cas "garde des vignes, ou messier" et dont le nombre variait suivant les localités. (C'est ce qu'on appelle au 20ème siècle les gardes-champêtres)
2. D’ORDRE MILITAIRE
En cas d’éminent péril de guerre, les habitants de Buvilly avec ceux de Tourmont, les Chaseaux, Barretaine, Bougelier, moitié de Plasne, Miéry, Monay et Dubonnay devaient se rendre dans la ville de Poligny (2).
Les buvillois devaient faire le guet au château de Grimont qu’ils soient ou non hommes du duc. Ils étaient contraints de passer la revue d’armes : "faire armures" devant le capitaine de Grimont ou le prévôt à l’intérieur même du territoire du village, à Noël et à la Pentecôte, pour que l’armement soit en état. Les défaillants à cette obligation étaient condamnés à une amende de 3 sols.