| Avant la Révolution, l’histoire du bois de Buvilly se confond avec celui de Poligny. Ainsi, en 1257, l’existence d’une forêt prénommée les Chaumois est prouvé par l’acte de partage de la Seigneurie d’Arbois entre le Comte Huges de Bourgogne et le Sire de Vaudrey de la maison de Thoire. Cette forêt comprenait à quelques chose près sous cette domination l’actuel bois de Mesnay, la forêt d’Arbois, le bois de Pupillin, Buvilly, Chamole, Chaussenans et une partie de la forêt de Poligny située sur le Premier plateau Jurassien. Comme des contestations survenaient entre les villes de Poligny et d’Arbois qui portaient sur leur territoire un partage de la forêt fut organisé en 1299. Ainsi, le mercredi après la Pentecôte de cette année-là le Chevalier Regnault seigneur de Sainte Agne et châtelain de Poligny fut chargé de faire la division de la forêt. Elle fut achevée en mai 1300 après que les deux communautés rivales eussent promis "de tenir et garder à toujours telle division et partie comme messire en fera en bonne foy et sans nulle corruption"(1).
Il est vraisemblable comme le fait remarquer le Commandant Grand qu'une ligne est la sommière rectiligne sur laquelle en 1612 furent dressées des bornes avec l’initiale A pour Arbois, P pour Poligny et où furent érigées la croix Saunier et la croix du Bioulet après l’abornage de 1610 entre les deux villes (2), car il n’y eut plus de contestation à ce sujet.
D’autre part, la croix du Bioulet qui d’après son étymologie vient du mot bioule qui signifie bouleau (3) est située à l’heure actuelle sur une ligne de coupe séparant les bois de Buvilly et de Pupillin. Une tradition populaire relate que la croix est alignée à la croisée des nefs de l’église de Buvilly. Cette dernière porte exactement les mêmes indications que la croix décrite en note A d’un plan de 1707 (4)
Une croix de pierre où est gravé dans le piédestal du côté du midi "A Dieu plaise Poligny 1612" avec les armes dudit Poligny. Et le septentrion est gravé dans ledit pied "Ainsi Dieu ayme Arbois "avec les armes dudit Arbois. Si l’on reporte le plan de 1707 sur une carte d’état major, la croix du Bioulet est en Arbois (la croix en A bordant le bois de Beaumain près de Molain.) De plus, à un mètre ou deux de cette croix se trouve une borne de pierre gravée avec la lettre B qui fait face au village de Buvilly (initiale du village) et la lettre P (pour Poligny qui regard en direction du village de Molain.
Avant le 12 ème siècle, les buvillois possédaient une étendue de forêt qui fut réunie par la suite au domaine des comtes de Bourgogne. En conséquence, ces derniers comme les villageois de Chamole, Chaussenans, Champvaux, Barretaine, Ressort, Plasne, Le Fied furent co-usagers dans la forêt de Poligny, dit bois des communes. En outre de bois, il existait une portion de la forêt de Vaivre s’étendant à l’ouest de l’actuel village de Buvilly au lieu-dit Mont a de long (corruption de Mont oidelon, Mons Odilonis qui est son vrai nom aura tiré cette dénomination du forestier ou ‘garde chasse’ nommé dans la charte de 1133), Outrebois, des bois Dan Rainaud (actuellement territoire polinois nommé Bois d’Arnaud), Dedevens (aujourd’hui Devant le Bois) Champs Rouge (Rougemont) (5) jusqu’à la colline des Sarres qui était en copropriété avec la ville de Poligny.
Défriché au moyen âge pour cultiver principalement de la vigne (les coteaux offrant sur la colline un très bon ensoleillement) le lieu dit les Sarres (appelé au XII° siècle Sopois ou Spoy) nous fait lever tout doute sur le destin de cette étendue boisée car le mot Sarre synonyme d’Essart signifie défrichement. Ainsi, les Moines de Glenon plantent déjà de la vigne en 1222 sur ce coteau Buvillois. Notons encore le lieu-dit Au petit Bois réuni A la Croix qui est bordée à l’ouest par le lieu dit Devant le Bois et à l’est par la nationale N°83 due faire partie de ce bois aujourd’hui disparu. | |