HISTORIQUE DE BUVILLY
 
 
Une communauté villageoise au dernier siècle de l’ancien régime.
 
 
 
L’élevage jouait-il un rôle important ?
  
 Le document fiscal de1788 donne le dénombrement suivant du cheptel:
  • 12 chevaux (imposés 12 sols l'un)
  • 101 boeufs (taxés 6 sols l'un)
  • 95 vaches (imposées 6 sols l'une)
  • 42 veaux (taxés 3 sols 6 deniers l'un)
  • 18 cochons
  • 154 moutons (imposés 2 sols 6 deniers l'un)
  • 8 chèvres

Malgré un cheptel relativement faible, la production animale n’était pas toute consommée sur place, une partie faisait l’objet d’un commerce extérieur. Ainsi, on apprendra en 1764 que Claude Denis Colin et Claude Perret sont négociants : ils vendent des vaches pour "commerce et industrie" (12).

Enfin en 1776, une épidémie toucha le bétail. Par conséquent, l’échevin dut procéder à des contrôles pour connaître le nombre des animaux atteints de la maladie (22).

Alors que l’on peut estimer à au moins 95% d’agriculteurs au XVIIème siècle, on ne dénombre en 1995 plus que deux paysans: MM. Béjean Pierre et Pierre Serge (ce dernier cumulant la profession d’agriculteur et celle de marchand de bestiaux). On compte encore trois vignerons d’exploitation commerciale : MM Béjean Paul, Mouchot René et la SARL Bulabois père et Fils du village de Pupillin, installée à Buvilly depuis 1993 le long de la route nationale 83 dans les locaux d’un ancien restaurant (25).


Evolution du cheptel au village.

Chevaux
12
4
5
3
4
8
14
4
6
1
14
22
Poulains
2
2
3
Vaches

Taureau

56
171
103
66
128
127
105
92
106

3

82
180

2

180

2

218
162
167
Veaux

Genisses

26
52
42
79
30
58
123
24

12

21
20

25

25

35

4

46

3

40

0

34

Boeufs
134
86
48
107
100
91
95
90
109
40
36
Moutons
45
165
35
98
200
200
126
89
41
75
Cochons
40
30
31
16
4
64
40
70
58
Anes

Mules

1

1

1
2

2

1

12

Chèvres
60
2
5
17
12
Note : Avant 1790, les veaux et les genisses ne sont pas dissociés.


Comparaison de quelques Cheptels et populations dans le bailliage de Poligny sous l’ancien Régime

Statistiques d’après l’état de 1688 (13)
Aumont
92
529
33
43
46
97
67
18
15
Buvilly
44
282
12
2
134
56
26
60
4
Chaussenans
22
121
34
5
40
52
35
30
20
60
Grozon
51
455
23
9
101
110
90
41
26
Miéry
57
352
42
16
124
55
47
121
104
102
Molain
22
147
36
10
53
120
90
20
18
Statistiques d’après les impositions de 1788
Aumont *(24)
178
607
54
30
229
176
155
144
174
Buvilly (1)
117
499
16
12
134
101
95
42
8
18
Chaussenans(26)
37
183
12
14
245
122
107
31
29
Grozon (27)
120
725
29
21
545
143
190
181
Miéry (28)
100
479
27
14
116
172
106
55
18
Molain (29)
55
282
20
8
141
160
214
83
* Imposition de 1789

Tous les agriculteurs n’ont pas l’attelage et la charrue nécessaires. Une minorité possède cet équipement, elle forme le groupe des paysans aisés. Les documents d’imposition nous apprennent ainsi qu’en 1775, sur 100 ménages, 14 possèdent une charrue.

Par contre, on note qu’en 1788 sur 117 ménages, 16 ont le matériel. On remarque une situation inchangée malgré l’accroissement démographique. (On passe de 447 habitants à 499). La vie communautaire entre les personnes qui ont une charrue et ceux qui n’en possèdent pas ne se fait pas sans heurt. Ainsi en 1780, le paysans aisés refusent de labourer les champs des pauvres après la récolte du blé par exemple.

Les laboureurs prétextent qu’ils ne peuvent se rendre sur la terre des pauvres car les chemins sont détériorés. Par conséquent, ces derniers doivent louer une charrue à ceux de Chamole ou Poligny par exemple qui en profitent pour pratiquer un prix excessif (30). D’autres désaccords sont à signaler. En 1789, les habitants de Buvilly se plaignent des fermiers des dîmes (de l’abbé de Baume) qui vendent la paille hors du village, les privant ainsi des engrais nécessaires (31).

Conclusion:

Au XVIIIème comme au XIXème siècle, la culture occupe la première place. Plus tard, elle sera détrônée par l’élevage.