1. Les messiers
Ainsi, on en comptait 3 en 1457 à Buvilly : messier Pierre de Lauthenin, chevalier - Maître Guy de Martigny, licencié en lois - Claude de Vichy, écuyer contre un seul pour les villages de Fangy, Toulouse et Darbonnay. Leur élection revenait généralement chaque année aux communautés villageoises. Une fois élus, ces gardes doivent prêter serment au duc ou à un de ses officiers, le prévôt principalement.
Ainsi, on apprend en 1772 que François Charbonnier ECHEVIN perçoit 5 livres 18 sols pour les frais du serment des Messiers gardes de bois et de fruits devant Messiers les officiers de la justice de Buvilly pour l’exercice de l’année en cours. Par contre, en 1775 l’échevin mène les messiers à Poligny devant le sieur général.
Le salaire de ces gardes consiste en 1457 soit en une certaine quantité de fruits : 1 quartal de froment par an pour le messier de Toulouse ; soit en une somme d’argent qui est en fonction ou bien de la superficie de terres à surveiller : la garde percevait à Buvilly un petit blanc par journal (étant au finage) ou bien du nombre de mésusants (délinquants) : le messier de Monay recevait aussi un petit blanc par mésusant.
2. Le juge châtelain, le procureur et le greffier
Les terres d’Aumont, Grozon et Buvilly étaient sous affermées à différents particuliers pour 3 ou 9 années.
Plus tard, le sieur Rozière demeurant à Aumont, acquiert le 14 janvier 1761 pour la somme de 200 livres la fonction de juge châtelain pour les châtellenies d’Aumont, Buvilly et Grozon en indivision avec le Sieur Gressel.
Ces officiers de basses justices, dits subalternes, jugeaient les rapports des délits de bois ou de chasse. Après quoi, ils procédaient aux contraventions suivant les ordres du Roi ou les règlements de justice comme les officiers du bailliage. Leur jugement rendu était par la suite confirmé ou infirmé par le parlement de Dole.
Le juge châtelain Rozière percevait comme salaire environ 30 à 40 livres annuellement pour la châtellenie d’Aumont, Buvilly et Grozon. Par contre, Jean-Claude Routy, greffier recevait pour la même châtellenie 25 à 30 livres sur son office dont le prix s’élevait à 100 livres.
La fonction de procureur de Jean-Claude Outhier pour la prévôté du Val de Voiteur et les justices de Buvilly, Aumont et Grozon se chiffrait à 300 livres. Sur cette somme, son revenu s’élevait à environ 60 livres chaque an.
En 1786, on comptait à Buvilly un juge prévôt, un procureur et un greffier. Etant sans salle de tribunal, ils siégeaient par conséquent sur la place publique du village où ils tenaient la justice une ou deux fois par an pour les amendes de police rurale par exemple, les délits de bois, de chasse, ...
4. Le sergent maire
D’autre part, on note la présence d’autres officiers du seigneur : le maire et sergent.
Les fonctions de maire et de sergent au moyen âge sont trop variées et particulières pour qu’on puisse y entrer dans les détails. Ainsi, on se contentera de noter que généralement le maire était nommé "Officier en basse justice ou prévôt moyen". Il établissait les bans (les jours des vendanges) ordonnés par le seigneur. De plus, il contrôlait et réglait les poids et mesures, consignait les vols, les délits et prenait 3 sols sur les amendes qui s’élevaient pour certaines à 60 sols.
D’autre part, il avait aussi divers droits selon les lieux lors de la collecte qu’il faisait ou faisait faire des revenus du Seigneur comme par exemple les tailles, les amendes ... Enfin, le maire était nommé dans les chartes : VILLICUS (20)
Pour sa part, le sergent exécutait les mandements et ordonnances du prévôt. Il faisait principalement la collecte des impôts dus au seigneur dont il rendait compte chaque fois au prévôt suivant les usages. Sans oublier, il étalonnait les mesures nouvelles, faisait les saisies, publiait les bans ordonnés, etc. (21)
L’office de maire et de sergent avait été inféodé à une famille noble qui prit le nom du village. Ainsi, Guillaume de Bévilly ou Buvilly vivait en 1304, époque à laquelle il reprit de fief de l’Abbé de Baume, plusieurs maisons et des héritages situés au village de Buvilly. L’année suivante, ce seigneur donna au même Abbé tous les droits et usages qu’il avait au territoire de la Rochette, à l’étang de Glanon et au Chaumois. Renaud de Bévilly, écuyer, était prévôt de Poligny en 1353. Il réclama et obtint en 1368 la succession de Jean de Buvilly qui avait été confisquée après une condamnation.
Une branche de cette famille, surnommée Dieu le Fit, commença par Aimonin, dit Dex le Fit, écuyer, mort avant l’an 1326. Jeanne Dieu Le Fit était la fille unique de Hugues, écuyer, seigneur d’Aumont, de Charrin et d’autres lieux et comptait parmi ses vassaux les chevaliers Galafin, Branciono, Vautravers, Monnet, Sarrazin. Elle épousa avant l’an 1375 Jean de Chalon, chevalier, bailli d’Aval, fils naturel de Louis II de Chalon, légitimé par le roi Charles IV.
Ces seigneurs ayant acheté la terre de Montrichard, Jean de Chalon quitta le nom de bâtard de Chalon pour prendre celui de cette terre. Sa femme qui fut nommée par conséquent Jeanne de Montrichard mourut en 1401. Elle eut deux filles de son union avec le bailli : Jeanne, dame de Toulongeon et Marguerite, dame de Côtebrune. Cette dernière eut un fils nommé Jean, sire de Côtebrune. Pour sa part, il eut une fille unique comme héritière.
Cette dame prénommée Jeanne épousa Pierre Fauquier, écuyer, seigneur de Commenailles, Aumont et d’autres lieux et capitaine du château de Poligny en 1455.
C’est ainsi, successivement, que la famille Fauquier résidant à Poligny obtint le fief de mairie et sergenterie de Buvilly, ce qui lui donnait le droit de prendre à son profit les amendes au-dessous de 60 sols et de recevoir le serment des messiers (ou gardes de vignes). Pour poursuivre, l’armoirie des Fauquiers était d’azur à 3 faux d’argent emmanchées d’or (24).
Pierre eut pour fils Philibert Fauquier, seigneur de Commenailles, Aumont et d’autres lieux, marié à Philiberte de l’Aubespin. Il décéda en 1510. De cette alliance, naquit une fille nommée Barbe qui mourut sans postérité et Jean, chevalier, seigneur de Montfaugeon, Commenailles, Monnet, Aloze, Rans, Pleure, Aumont, vicomte de Marigny et bailli de Dole.
Ce dernier se maria avec Jeanne, fille de Guillaume de Salins, seigneur de Rans, de laquelle il n’eut qu’une fille, Claudine qui se maria avant 1547 à Hugues de Villelume, Chevalier, seigneur de Montbardon et mourut en 1599.
De ce mariage naquit Chrétien de Villelume qui s’allia avec Claudine Philippe, de l’illustre famille De La Chambre, marquise de Meximieux. De ce mariage naquit Claudine de Villelume, mariée à Guillaume de Beaufremont, baron de Scey et Sombernon. C’est ainsi que les seigneurs princes de Beaufremont qui possédaient d’importantes seigneuries en Franche-Comté devinrent seigneurs en basse justice au village mais ces derniers négligèrent leur tâche.
Il faut remarquer que l’on pouvait encore apercevoir jusqu’au XXème siècle précisément avant que la chapelle des Beaufremont (actuelle chapelle Saint Joseph) soit repeinte, que le mur était recouvert des blasons de cette famille. Ainsi, celui des Beaufremont était "varie et contrevarie de gueules et d’or" (25).