HISTORIQUE DE BUVILLY
 
 
Les terres seigneuriales au village
 
 
 
Franchise & redevances
  
 Comme les bornes qui bordaient le territoire de Buvilly étaient le bief du Lamentet, le buisson de la vie neuve menant à Arbois et le bief de Foulenay, le village ne faisait par conséquent pas partie de la franchise de Poligny, qui n'atteignait pas ces limites.

Malgré ceci, les habitants de Buvilly, comme ceux de Grozon ne payaient pas la taille au seigneur. Par contre ils étaient soumis à la corvée. Pour cultiver sa réserve et la mettre en valeur, le seigneur employait ce procédé. C’est pourquoi, les habitants de Poligny, Chamole, Champvaux, Barretaine, Plasne, Monay, Miéry et certains hommes de Fangy et Darbonnay sont tenus à couper et aller chercher du bois pour l’entretien du château de Poligny «toutefois que mestier est» dans les forêts de Vaivre et de la Mangette.

De plus, trois fois par an, des corvées de bois sont organisées dans les bois dit des communes de la ville pour tenir en bon état les murs, les fours, les moulins, les réparations des murailles de Poligny comme par exemple en 1470, ou de l’église de la ville au mois d’avril 1545. Des amendes de 7 sous étaient infligées aux contrevenants.

Or une remarque s’impose. Les réparations étaient fréquentes au XIVème et début du XVème siècle et donc mobilisent de nombreux corvéables. Outre les corvées de bois, c’est par ce procédé que le duc assurait la fenaison de ses prés dont les corvéables devaient mener le foin au château de Poligny.

Ces corvées s’étendaient même à la réfection des chemins.

Elles furent très nombreuses. Une ordonnance de 1419 de Jean sans Peur, prévoyait l’élargissement des chemins du territoire de Poligny afin que deux chariots puissent passer de front sans se heurter.

Plus tard, ce procédé sera encore utilisé. Ainsi par exemple, en juin 1786, les buvillois doivent réparer leur portion de route menant de Poligny à Dole. Cette corvée bénéficiait aux routes royales. On compte en 1720, 58 personnes occupées à réparer les routes buvilloises avec de la groise (10). Notons que le Sieur Outhier, procureur du roi, prononça plusieurs jugements : en 1778, 1780, 1782, 1784, 1785 et 1786 pour que les buvillois entretiennent leurs chemins vicinaux (26).

Les officiers du seigneur ordonnaient les corvées nécessaires à l’entretien et la réparation de la forteresse de Grimont, et punissaient d’une amende les défaillants (2).

En 1395, Alexandre de NOZEROY, nommé par le duc de Bourgogne capitaine de la ville de Poligny ordonna aux habitants de Monay, Saint-Lothain, Miéry, Plasne, Bougelier, Le Fied, Barretaine, le Recept., Vaux sur Poligny, Chaussenans, Buvilly et Grozon de venir contribuer aux réparations de la ville de Poligny. Antoine de Monsaugeon, Châtelain de Grimont, leur défendit d’obéir à cette injonction, sous peine de mille livres d’amende. Lorsqu’ils furent prêts à se mettre à l’oeuvre, "il les jeta hors de la ville par la porte du château". Le parlement dut intervenir pour interdire au châtelain de renouveler cet abus d’autorité (3).

Enfin, autres corvées, les buvillois devaient refaire chaque fois qu’il était nécessaire les "bournaux" des fontaines de Poligny (du moins en 1457) (4), c'est à dire les tuyaux en bois conduisant l'eau.

Comme redevance seigneuriale, chaque feu, à l’exception des trop pauvres, devait payer une géline (une poule) évaluée à 6 deniers. Ainsi en 1457, le montant de cette taxe se chiffrait à 31 livres au village (5).