| Certains historiens dont Chevallier, l’abbé Richard, Rousset ont vu à Buvilly le lieu appelé Maximiacus où Saint Lothain avait établi au Vème siècle un monastère pour recevoir les religieux trop nombreux à Silèce.
Petit rappel de la vie du Saint d’après Rousset : vers l’an 477, Saint Lothain naquit à Autun de parents nobles. Il avait embrassé la vie monastique sous la direction de Laurent, abbé de Saint Symphorien d’Autun et devint sous cet habile maître un modèle de vertu et d’humilité. Se sentant appelé à la vie érémitique, il obtint de son supérieur la permission de se retirer dans la solitude. Arrivé près de Poligny dans un lieu appelé Silèce, dans un bois qu’avaient déshonoré les superstitions païennes, il y construisit une cabane, dans laquelle il espérait vivre seul et ignoré dans l’austérité et la pénitence. Mais la renommée de ses vertus lui ayant attiré des disciples, il fut contraint d’y fonder un monastère où l’on compta jusqu’à soixante dix religieux qui changèrent Silèce en une sainte habitation. De nouveaux disciples se présentant, et le monastère ne pouvant les recevoir, il en fonda un second en un lieu appelé Maximacus, aujourd’hui Buvilly où il rassembla en peu de temps plus de quarante religieux.
Saint Lothain dirigeait en même temps ses monastères mais Maximiac lui plaisait davantage et il avait coutume d’y passer les jours de jeune. Il s’y trouvait d’ailleurs lorsqu’il fut averti en l’an 518 de l’arrivée de Saint Grégoire, évêque de Langres, qui se rendait à Genève où se tenait le concile.
Saint Lothain alla à sa rencontre jusqu’à Grozon et le pressa de venir se reposer dans son monastère tout proche. Saint Grégoire n’ayant pu accepter son offre, ils passèrent un jour ensemble puis se séparèrent.
C’est à Maximiac qu’il éprouva les symptômes de sa dernière maladie : sentant que sa fin approchait, il retourna à Silèce qu'il avait choisi comme lieu de sa sépulture. Le monastère de Maximiacus dédié à Saint Symphorien fut ruiné en 888 ou 889 par les normands. Bernon, fondateur de Gigny rétablit l’abbaye de Baume et le monastère de Saint Lothain. Maximiac ne se releva pas. Ses biens devinrent la propriété de l’abbaye de Baume, par suite de la cession qui lui avait été faite du prieuré de Saint Lothain (1). Rousset affirme malgré le doute d’autres historiens que le prieuré de Buvilly a succédé à l’abbaye de Maximiac. Ainsi nous dit-il en 1857 "la tradition, la dédicace de l’abbaye de Saint Symphorien en souvenir de Saint Lothain à Autun, les termes "tout proche" employés dans l’invitation faite par Lothein à l’évêque Grégoire, les droits des abbés de Baume sur le village, une inscription gravée sur une pierre qu’un laboureur trouva il y a quelque temps en cultivant son champ, près du prieuré, font disparaître tous les doutes".
La possession du prieuré dit Saint Symphorien fut plusieurs fois confirmée à l’abbaye de Baume au cours des XIème et XIIème siècle (2). Le prieuré de Buvilly aurait été construit sur l’emplacement de l’ancienne abbaye. Chose réfutée par d’autres historiens comme M. Denêtre Pierre qui considèrent que le Monastère fondé par Saint Lothain était situé à l’écart du village actuel de Buvilly car la tradition orale le positionne au lieu dit "le Carillot" sur le territoire buvillois, proche du territoire de Pupillin (3). | |